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Le beaujolais nouveau n'aura pas lieu
Alors que la date fatidique approche, la France
d'après peut-elle encore fêter le beaujolais
nouveau en ayant porté à sa tête Nicolas
Sarkozy, non buveur revendiqué ? "Non !",
reconnaît-on dans les milieux viticoles proches du
pouvoir, "ce serait indécent de fêter le
beaujolais nouveau alors que notre Président offre un
comportement exemplaire de
sobriété".
La France des terroirs, de l'apéritif
anisé et de la bonne chère a en effet
élu à la Présidence de la
République un joggeur anti-alcoolique militant qui
n'avait pas hésité à revendiquer son
aversion pour le vin en particulier et l'alcool en
général pendant la campagne
électorale.
On n'a vu que très exceptionnellement
le plus petit président s'adonner aux plaisirs de
Bacchus, le plus souvent pour de viles raisons de
communication politique. On se souvient aussi de la
scène de Nicolas Sarkozy ivre au G8, mais des sources
élyséennes bien repafiennes nous ont
révélé depuis qu'il n'avait pas bu mais
respiré seulement les effluves du verre de Vodka que
lui avait offert son homologue russe Vladimir Poutine, "ce
qui est bien la preuve qu'il ne boit jamais puisqu'un peu de
vapeur de vodka a suffit à le rendre
saoul".
Nos fidèles lecteurs se souviennent
que déjà, en novembre 2003, le couple Sarkozy
avait souhaité interdire la fête du beaujolais
nouveau, essentiellement pour des raisons de
sécurité et de lutte contre les
déficits de l'assurance maladie.
Quatre ans après le coup d'essai, la
stratégie sarkozienne connaît donc un
succès définitif. Plutôt qu'une
politique répressive qu'il est toujours difficile de
justifier auprès d'une population versatile, le plus
grand président de l'histoire de France a
bénéficié du soutien des professionnels
eux-mêmes pour mettre en œuvre la "rupture
alcoolique".
C'est donc grâce à
l'autocensure, la nouvelle méthode de gouvernance des
élites françaises, que Nicolas Sarkozy
parvient cette année à imposer l'abstinence
alcoolique.
René Rougepif, porte-parole de
l'intersyndicale mondiale des producteurs de beaujolais,
nous confie les raisons profondes qui ont mené la
profession viticole à renoncer à la fête
du beaujolais nouveau : "de même qu'on ne parle pas de
corde dans la maison d'un pendu, il nous a paru
définitivement inapproprié de fêter le
vin dans le pays d'un anti-alcoolique".
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