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Déferlante de cocaïne sur la
France :
l'ARVA revient à la mode chez les
jeunes.
Dans un flou ralenti qui ne sera pas pour ses
consommateurs une vision tout à fait
étrangère, dans nos villes, dans nos
banlieues, le cannabis meurt peu à peu.
L'Office central pour la répression
du trafic illicite des stupéfiants est formel : la
drogue des loqueteux, celle qui laisse les doigts
pégueux, qui fait tousser et qu'on absorbe au travers
d'un filtre marocain imbibé de salive pas
forcément très à vous, est en passe
d'être supplantée par l'auxiliaire de
défonce des stars : la cocaïne.
La montée en gamme du drogué
français est révélatrice de plusieurs
symptômes. Cela prouve d'abord bien que le cannabis,
c'est la porte ouverte à des drogues plus dures. Les
chiffres ne mentent jamais, il faut avoir été
élevé à la méthode globale pour
le nier.
Second symptôme, dont on ne peut que
se réjouir : la bascule vers la cocaïne
révèle un changement d'attitude
important.
Le cannabis est en effet une drogue
profondément collectiviste, que le plus souvent on se
partage. Le champ sémantique comme les usages qui y
sont associés ne trompent pas : " Passe le oinj', y a
du monde sur la corde à linge ", " Fais tourner ", la
demi-barrette donnée en pourboire au livreur de
pizza... La drogue elle-même est l'objet
partagé par tous les participants. La cocaïne,
en revanche, si elle peut être consommée
à plusieurs, l'est au moyen d'un ustensile qui
facilite une relation individuelle entre la drogue et son
consommateur.
L'adoption de la cocaïne par les
Français dénote le changement de paradigme, de
l'assistanat jaurèsien ( " Soyons des larves tous
ensemble " ) à la prise de responsabilité
individuelle ("J'ai une pêche moi ! Allez, hop, je
vais me raser et penser un peu"), que seul un homme
décomplexé et libre peut espérer
réaliser.
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