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Pour travailler moins,
faites-vous hara-kiri
Vous avez trop usé de la panne de
réveil ? Votre supérieur ne croit plus du tout
à vos fausses crises de foie ? Essayez donc le sabre
de samouraï !
Vous travaillez trop, n'en déplaise
à Sarko. Jusqu'à des cinq jours par semaine,
il vous faut mettre le réveil à 7 heures,
nouer la cravate en vitesse, et courir au bureau ventre
à terre, vous taper les jérémiades de
Lambert et les hurlements du patron. Mon Dieu !
Vous travaillez trop, n'en déplaise
à Sarko.
Mais, entre nous, que faites-vous pour en
ficher moins lourd ? Pas grand chose, n'est-ce pas.
Cà et là un déjeuner un peu
allongé. Un départ furtif par l'escalier de
service les jours de match de Coupe. Peut-être une
petite sinusite bidon de temps à autre, pour vous
dorer la pilule aux frais de la Sécu. Vous bricolez.
Tomoyuki Mukaide, lui, a vraiment pris la
glandouille par les cornes. Il faut dire que le pauvre homme
en avait sa claque. Cela faisait des jours et des jours
qu'il se démenait sans relâche entre les
gravats, après le tremblement de terre du 25 mars
dernier, qui avait ravagé sa région du nord du
Japon. On a beau être un policier aux yeux
bridés, âpre à la tâche et dur
à la peine, ce n'est tout de même pas rigolo
d'organiser des secours dans la poussière et les
larmes de sang.
La seule idée de quémander un
jour de congé à ses supérieurs le
faisant s'évanouir de honte ( nous sommes au Japon ),
Mukaide s'apprêtait à continuer son ouvrage en
serrant les dents, lorsqu'une idée de génie a
subitement germé dans son cerveau
exténué. Bon sang mais c'est bien sûr !
A l'heure de la sortie, il est rentré chez lui comme
si de rien était, il est allé décrocher
le sabre de samouraï du mur du salon et il s'en est
fiché un bon coup dans la panse en rigolant de la
bonne blague. Et voilà le travail !
Aux pompiers venus le secourir quelques
minutes plus tard, le malheureux a d'abord raconté
entre deux hurlements qu'il avait été
attaqué par des gangsters. Mais sa fable n'a pas tenu
longtemps. Rongé par le remords, Mukaide a fini par
avouer les vraies raisons de son geste, à sa sortie
de l'hôpital, une semaine plus tard. Depuis, son
brigadier lui fiche, paraît-il, une paix royale, et il
est dispensé d'heures sup.
Ca donne envie d'essayer avec un cure-dent,
non ?
d'après une histoire racontée
par Philippe Eliakim du mag' Capital.
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