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Amen in black :
Les volants noirs menacent la
sécurité routière
En vacances ou au travail,
l’été a souvent l’inconvénient de nous
fâcher avec les voitures. Aux bouchons et aux langues
tirées des chiens qui bouchent la visibilité
de la plage arrière, s’ajoute en effet
l’inquiétante propriété
thermo-zaïque des carroseries et accessoires noirs, qui
attirent la chaleur (et parfois les chaleurs, car on
connaît l’attirance des chiens pour les pneus
neufs).
Les voitures noires, ça va bien dans
« Men in black », point (ici-->). Mais pour la
vie estivalo-quotidienne du commun des mortels, c’est
nettement moins intéressant. D’abord ça
chauffe plus vite, le noir : pour preuve, l’intérieur
des frigos n’est jamais noir. Du moins, au moment de
l’achat. Mais l’intérieur des voitures compte aussi !
Ce qui chauffe le plus facilement dans un habitacle, c’est
le volant. Et que personne ne réponde "non, c’est le
radiateur", j’ai dit qu’on parlait de l’habitacle. Parce
qu’il est placé directement sous le pare-brise
(prévu pour empècher les odeurs de bombe
à chiottes de pénétrer les
sièges), le volant est l’accessoire - et
néanmoins indispensable - le plus exposé
à la chaleur. La plupart du temps, il est noir, pour
éviter la formation d’auréoles causées
par les mains moites, courantes en
été.
Quand vient pour le touriste moyen le moment
de redémarrer une voiture garée toute
l’après-midi sur le parking de la plage, il n’est pas
rare de voir les des hommes tout rouges (de honte ou de
coups de soleil ?) pousser des cris , incapables de diriger
leur véhicule, celui-ci en profitant pour faire des
loopings et s’encastrer dans la cabane des douches
publiques, y perforant une ouverture bienvenue, qui leur
permet de mieux mériter le qualificatif de «
publiques ».
Les conducteurs, avec l’habitude, trouvent
divers moyens de tourner les roues de leurs véhicules
sans toucher le volant : les bourrins lèvent la
voiture et tournent les roues à la main ; les aristos
mettent une deuxième paire de gants ; et les sportifs
utilisent une raquette pour éviter de toucher le
volant. C’est de ces pratiques, raconte la légende,
qu’est né le badminton : des vacanciers lassés
de subir les erreurs de conception de leurs volants tentent
de s’en débarrasser en les lançant n’importe
comment en l’air, c’est-à-dire sur leurs voisins de
plage. Ces derniers, sous la menace d’un imminent assomage
avec brûlure, ont le réflexe de saisir leur
raquette, sur laquelle le volant rebondit jusqu’à
celui qui l’a lancé, ect... Variante de ce badminton
sauvage par rapport à la forme actuelle du sport : le
gagnant est celui qui oblige son partenaire à sortir
la voiture de son stationnement, en le touchant le volant,
comme si c’était une patate chaude.
Un nouvel exercice sera donc ajouté
au permis de conduire lors de sa prochaine réforme
(dans 20 ans) : le créneau avec une patate
chaude.
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